AJAY ARTEMIEV

NOM COMPLET C'était écrit. En grosses lettres sur ses papiers, piégé dans le marbre le jour il a creusé sa propre tombe, Ajay l'indomptable, l'invincible. Cadeau de sa mère qui lui a toujours donné la force de se relever, écraser. Uns par uns, pierre par pierre, même si ça lui a pris quarante ans d'en arriver là, il y est. Les rêves, les cauchemars, les émotions, les bons et les mauvais, tout s'est en allé au passage. Même le doux patronyme d'Artemiev s'est effacé sur la stèle où repose son héritage. De toute façon, il n'y a toujours eu que le King. SURNOMS A la hauteur des grandes stars et des héros du siècle, le King ne laisse personne indifférent, se murmure, se placarde. Il a troqué les bains de foule contre les bains de sang, les costumes colorés contre une tuxedo noir comme les ténèbres, les poignées de mains cordiales sont devenues des poignards dans le dos. Le fou est devenu Seigneur. Roi de son propre royaume, né des cendres de ceux qui ont voulu s'interposer entre l'homme et son destin. Et pour les autres, ne reste que Jay, personnage énigmatique au visage changeant. Jay, homme invisible, inexistant, fumée.NAISSANCE 12 Octobre 1968, bénit de la balance par les signes du zodiaque, justicier des enfers. Il est à l'aube de la moitié de siècle. HÉRITAGE CULTURELDu passé, on a gardé peu de choses chez les Artemiev, pour ne pas dire, rien. Issu d'un métissage culturel entre le chaud et le froid, des accords n'ont pas été trouvés. Sa mère bien essayé de le tourner vers les étoiles, de lui faire croire qu'une puissance divine l'aiderait, Jay s'est aidé seul. Le temps à tout emporté, l'homme de lettres est devenu homme d'affaire qui ne voit que le présent, parfois l'avenir. Ajay porte une croix mais il ne prie aucun dieu. C'est un simple porte bonheur qui ne lui a jamais attiré que du mauvais sort. STATUT Il a des femmes dans ses faveurs qui tueraient pour s’asseoir à ses cotés sur son trônes, des hommes qui lui sont utiles et rêveraient de pouvoir prendre sa place, mais Ajay n'a personne a ses cotés. Il est marié à son gang et unit à ses fidèles les plus proches. Libre d'aller et de venir, d'un jour devenir un autre si un peu de compagnie lui manque. ORIENTATION Il n'y a que les esprits aussi brillants que le sien qui l'intriguent, le talent qui l'émeut. Ajay est sapiosexuel mais ne s'en doute pas lui même, il ne rentre pas dans les étiquettes. Il préfère la compagnie des femmes à celle des hommes qui a tendance à le mettre face à ses propres démons. Surtout, il vampirise la jeunesse. FINANCES $$$$$$. Riche comme crésus, l'argent comble les peines et cicatrice les plaies ouvertes ; il ne lui pas de le rendre heureux.
UNIVERS Il respire Altea , l'aime autant qu'il la hait. Au cours du temps, il l'a vu sous trop de visages pour expliquer ce qu'il ressent quand il met un pied en dehors de son univers. Il a voulu honorer sa patrie, la défendre mais elle l'a jeté à la porte. Et pourtant, il est revenu vers elle et tout ce qu'il fait, il estime le faire pour leur bien, à tous. Le King est amoureux de la cité corrompue, celle dont le cœur bat péniblement, qui respire l'air impur, il aime toutes les âmes qui fourmillent et grondent. Dans ses rêves, il poignarde celle qui vit d'opulence. PARTICULARITÉS Métamorphe de haut niveau, il se pare de multiples identités, brouille les pistes, si bien que personne ne connaît son vrai visage en dehors de la Queen et quelques rares chanceux qui ne soupçonnaient qu'un masque parmi les autres. Le seul véritable King est celui que l'on croise dans son miroir. Parmi ses identités préférées il vole la vie d'un professeur de mathématique ou se met dans la peau d'un ouvrier comme les autres. Plus personnel, il joue un cuisinier quelques semaines dans l'année vers Soho. La nuit, il devient maître corbeau au pelage d'encre, épie les conversations aux fenêtres fermées. Ajay peut devenir ce qu'il veut mais il ne peut cacher certains détails comme sa cicatrice et certaines de ses manies. ☾ Hausse les épaules quand il ne sait pas quoi répondre, soupire à se vider les poumons d'oxygène. ☾ Tatoué en plein milieu de son torse, au milieu des cicatrices et des marques de la vie, où est inscrit I can let you die If you want. Une soulmark un peu trop grosse à son goût. ☾ Dans ses rêves il voit souvent une jeune femme dont il n'arrive pas à déterminer la couleur de ses cheveux ou la forme de son visage ; ça lui faciliterait trop ses recherches. A chaque fois qu'il veut lui parler il se réveille subitement incapable de se rappeler des autres détails de son songe. Autre soulmark qu'il ignore ☾ Il ne voit plus le violet . Il estime ne l'avoir jamais vu. Et s'il a rencontré quelqu'un qui un jour lui permis de le voir à nouveau, il ne s'en est pas rendu compte. Les histoires de soulmates commencent à le gonfler. ☾ Une cicatrice lui barre l'oeil gauche, elle déborde largement sur son sourcil, ce qui lui a évité d'être borgne. Un peu plus basse, il aurait perdu son oeil. Elle remonte de la première fois qu'il s'est battu et de ses premiers sangs. Il y a une éternité, quand il n'avait pas les moyens de la cacher correctement. Depuis, il fait avec. On la fixe elle, plus qu'on fixe l'homme. Un joker bienvenu. ☾ Il cache de nombreuses traces de désespoir. Les poignets vainement tailladés qui le hantent, la faiblesse qui dévore ses os depuis la jeunesse. LIEN(S) COSMIQUE(S) Il possède plusieurs âmes-soeurs et ignore leur identité, pensant d'ailleurs n'en avoir qu'une seule. Depuis 2012 il appartient à un Cluster, lien qu'il partage avec le Jack'O Diamonds à contrecœur. Dans tout ça il espère ne pas avoir de jumeau, si c'était le cas il préférait le tuer de ses propres mains. L'idée que quelqu'un puisse sa balader avec la même tête que lui - sa vraie tête d'autant plus - le dérange autant qu'elle lui paraît extrêmement compromettante.KEYWORDS gangster ☾ gentleman ☾ dandy ☾ daddy ☾ power money glory ☾ gore ☾ cat lover ☾ ice cream ☾ old movies ☾ king.


WE ARE ALL ASTRONAUTS

FEU Fasciné par les flammes depuis sa tendre jeunesse, la légende est tombée dans les oreilles de tout Oriel, le roi des Nulls n'aime pas laisser de trace derrière lui, autre que l'odeur âcre de la fumée et le goût de la cendre dans la bouche. C'est la marque de fabrique du gang, on ne cache pas les corps, on brûle. Le feu purificateur, le feu de l'enfer. Le King fait appel aux meilleurs infernis pour faire le sale travail, il met un point d'honneur à ce qu'on exécute les meilleurs traîtres par les pires méthodes ; lui même apprécie assister aux bûchers. Les corps ne sont jamais retrouvés, les cendres adressées aux familles par la poste. Avertissement. L'éclair de génie lui vient de sa propre histoire, quand il a perdu sa mère dans un incendie et qu'il est resté immobile face à la maison incapable de bouger. Fasciné. C'est à chaque fois une manière de rappeler au coupable qu'il n'a pas oublié. Le King ne pardonne jamais, le King n'oublie jamais. Il a fait de sa plus grande peur sa plus grande arme. Œil pour œil, dent pour dent.

VEGAN IS THE NEW HANNIBAL LECTER On l'imagine difficilement un tablier autour de la taille ( sauf peut-être celui d'un boucher, couteau à la main). Pourtant le King aime préparer des petits plats et des bons. Dans une autre vie, il aurait pu avoir sa propre chaîne de restaurant, une entreprise familiale plus tranquille qu'un investissement criminel. Il fait énormément attention à son alimentation et à ses ingrédients ; c'est là dedans que part la paye qu'il touche avec ses activités illégales. Entre l'alcool et ses costumes, on trouve des produits chers qui pour la plupart ne se trouvent qu'à Cosmopolis. La cuisine a pour lui été une réelle thérapie, retrouver petit à petit ses marques avec son ancienne vie, son ancien lui, il retrouve ses attributs de bourgeois. Ne jamais oublier d'où il vient et ce qu'il vaut réellement. Ce qu'on lui a prit et ce qu'il compte bien reprendre de force. Une de ses identités est un cuisiner dans un petit restaurant gastronomique ouvert quelques mois de l'année où il emprunte la vie d'un homme disparu depuis une dizaine d'année, dans les quartiers de Soho. Une succursale qui lui permet de gagner un peu plus de terrain, pour étendre son empire.

DRUNK IN LOVE Goûts de luxe. Le King aime l'alcool fort et de qualité. Consommateur de breuvages depuis qu'il est en âge légal d'en boire, il tiens relativement la secousse. Si sa cave personnelle n'est pas aussi rempli qu'on pourrait le croire, il garde toujours une bouteille de whisky pleine dans son bar et du bon vin pour des invités qui ne viennent jamais. Il lui en faut une bosse dose pour le mettre minable, rodé à l'exercice. Le King pompette est d'avantage un roi rieur qu'un homme capable de perdre le contrôle de lui-même, ça le rend plus aimable. Ajay n'aime cependant pas boire pour boire. Son père l'ayant vaguement initié à l'art de l’œnologie il perdure maintenant la tradition familiale et dès qu'il le peut se rend dans ses réserves de grandes qualité où s’alignent des bouteilles qui valent pour la plupart, plus cher qu'ne vie humaine. Il espère un jour investir dans ce genre de commercer pour blanchir l'argent du gang.

EXPLORERS. Ajay est au courant pour les ast> différents univers. Il le sait parce qu'il a des oreilles et des yeux partout et que ses oreilles ont souvent des informations croustillantes, les yeux ne mettent pas. Le cluster a terminé d'achever ses doutes, il sait maintenant qu'Altéa n'est pas seule dans l'univers. Ailleurs, l'herbe est d'une autre couleur. Il suit le blog qui répertorie les anomalies, mais n'y participe pas et reste dans l'ombre. Ce n'est pour le moment pas un terrain sur lequel investir. Pour autant, le King en personne cherche à explorer ces mondes qui sont aussi éloignés que proches. L'idée qu'il puisse avoir une autre vie lui redonne de l'espoir. Certains jours il s'imagine quitter définitivement l'air putréfié d'Oriel. Partir loin. Mais pour l'heure, il compte d'abord prendre sa revanche sur les habitants de son propre monde, avant de s'y affranchir définitivement. La liberté est une notion trop grisante qui lui a déjà porté préjudice.

KING'O SHOPPING Le King a son propre style, tout droit sorti de Cosmopolis et digne d'un homme d'une trempe plus haute que la sienne. Mais son look, lui permet au moins de garder une certaine cohérence entre son rôle au sein des Nulls et la personne qu'il est. Un leader et un politicien. Les costumes et les tailleur lui vont mieux que des sweats et surtout, il n'a plus l'âge de s’habiller n'importe comment. S'il évite les motifs de vieillards comme le tweed il se réfugie dans la garde robe du mafioso. En éalité, on dirait que ses fringues sont soient sortis de grands coutiers - ce qui est partiellement vrai - soit d'un studio de cinéma. Il aime se donner une image de sérieux et de classe. Il s'habille généralement en costume. La couleur noire, forcément est de prédilection et va bien à son teint cireux, même s'il est encore assez insouciant pour s'hasarder aux chemises blanches qui ne le restent pas longtemps. Il fait des économies de lavages, Ajay préfère tout changer que de laver. Il donne aux pauvres en général.Le reste du temps, il porte des bretelles et persiste à croire que cela reviendra à la mode, mais déteste la sensation des cravates. Autour de son coup, il n'y a rien. C'est mieux comme ça. Sa seule bête noire reste les chaussures, il aime le confortable, même si c'est moche.

IDENTITÉS MULTIPLES Pouvant prendre l'apparence qu'il souhaite le King possède quelques identités qu'il aime incarner plus souvent que d'autres. Pour la plupart, des visages connus des autres gangs et de riverains très bien informé. On sait de source source que ces visages peuvent être le King . Mais personne ne sait qui se cache derrière les masques.

IT IS ALWAYS DARKEST BEFORE THE DAWN (PÉRIODE 1967 - 1987 )

CHAPITRE I
YOU CAN'T WAKE UP THIS IS NOT A DREAM

And I've been a fool and I've been blind
Y O U T H C'était la fin de l'été, la chaleur de l'air à peine supportable, il continuait de courir dans la rue comme-ci sa vie en dépendait, pourchassé par ses camarades de classe. A l'époque où c'était encore un jeu d'être poursuivi dans la rue. Cosmopolis. Le rêve devenu réalité pour sa famille, voilà ce que le grand garçon a toujours connu. Un ciel assez bleu pour y nager, des espaces verts biens entretenus et une vie de rêve. Tout le reste n'existe pas encore, la misère un mythe. L'assurance d'un avenir rangé et d'une existence paisible. Son frère attendait sur le perron de leur maison, en train de discuter avec un autre garçon plus grand que lui. Et Ajay, le regard brillant, le coeur battant la chamade. Court sur patte, qui déboule comme une fusée et renverse tout sur son passage. Fait attention à toi disait maman. Dans la famille Artemiev, tout le monde est normal, sauf le grand frère. Lui c'est un Warden. Fraîchement diplômé. La plus grande fierté de la maison et le héros de Jay. Alors la plupart du temps les parents s'inquiètent pour leur petit dernier, bien sur. Il y a cette appréhension. Et si c'est un norms et si c'EST un surdoué. Les questions fusent rhétoriques, sans jamais trouvé de véritable réponse les vieux s'endorment à force de s'engueuler. Jay attend la réponse patiemment tous les soirs quand il se couche.


w i n t e r n i g h t s C'était un peu la tradition. Être le meilleur, ou n'être rien. Et jamais un gosse de son âge n'aurait pu penser qu'un jour, il pourrait faire partie du pourcentage d'échec. Passé du rire au larmes, l'oeil brillant s'est éteint. Renvoyé. On a conditionné Jay pour qu'il soit le meilleur. Aujourd'hui encore les échos du passé continuent de résonner. S'il n'est pas le meilleur Warren, il est meilleur des Nulls. Parce qu'il est le King.

Au début de l'hiver, son frère le voit rentrer à la maison plus tôt que prévu. « Tu es malade ? » Il demande, faussement inquiet. Ajay a toujours admiré sa moitié, son aîné. Mais lui, n'en a jamais rien au grand chose à faire de la demi-portion qui traînait dans ses pattes. Bien fait pour toi, qu'on pourrait lire dans son regard. Et Ajay se mord la lèvre, fort. Pour ne pas pleurer, mais il ne contrôle plus ses émotions et s’effondre. Renvoyé. Il s'écroule. Le monde autour de lui continue son chemin mais lui s'arrête de vivre. Il n'arrive plus à jamais et passe ses journées à pleurer. Il ne sort plus dehors jouer sous la neige et les lettres de motivations lui reviennent par la poste. Tous les efforts sont vains. Devant son miroir il s'entraîne à devenir un autre, à changer son apparence pour faire disparaître Ajay. La première fois qu'il entre dans la peau de Amon il repense au professeur d'art qui l'a si souvent encouragé. Bientôt, il refuse de voir à nouveaux les psys. Les mots ne soignent plus. Il a compris, que c'était lui l'erreur.
Botcher, il devient un rejet du système et il n'a qu'une envie : disparaître. L'ambiance au sein même du domicile familial devient pesante, étouffante. Il étouffe. Entre les soupirs de son frère dès que leurs regards se croisent et le silence de son père qu'il ne voit jamais. Un jour, dans son sac il prend quelque affaires pour un séjour loin de la ville - se changer les idées. Sa mère et lui partent pour Soho. A ce moment, il espère encore revenir. Mais personne n'a envie de le revoir. Même si amis l'oublient au bout de quelques mois et les lettres reviennent. Inconnu à cet adresse.

Son frère ne répond pas aux appels.

s p r i n g b r e a k Le gosse à longtemps erré dans le nuit à la recherche d'un emploi, traîné ses pieds sur les trottoirs, frappés aux portes pour rendre des services simples. A chaque fois, on lui rappelait qu'il aurait du mieux travailler pour de vrai. Travailler. Nerf de la guerre après l'argent. Personne n'avait besoin de lui. La seule chose qu'il savait faire, c'était usurper des identités. Alors peut à petit, il s'est mit à voler. D'abord des barres de chocolat qu'il revendait à des marchands. Puis des paquets de cigarettes. Il touchait à tout, comme il le pouvait en essayant de ne pas se faire attraper. Les débuts du grand banditisme. Loup solitaire, puis ensuite secondé d'une autre dans la même situation que lui. Nameha. Le parfum chaud de la vanille et de l'illégalité. Ensemble ils apprennent à se faire de l'argent et à l'économiser. Empruntent des sommes qu'il ne peuvent rembourser. Tombent jour après jour un peu plus bas. Les mains un peu plus sales.
Et Ajay a découvert Oriel.
Oreil et ses rues sales. Oriel où tout pouvait se vendre, tout se monnaie. Où ses espoirs volent en fumée.

l e t h i m b u r n C'est par une même nuit d'été qu'il rencontre pour la première fois la faucheuse. Réveillé par Nameha qui était restée le soir pour "bosser". La fumée noire qui l'entoure, il se retrouve prisonnier de ses propres murs. Au coeur même de la fournaise. Plus il crie plus sa gorge lui fait mal. Plus il tousse plus l'air devient irrespirable.
Ajay a imaginé sa mort de plusieurs façons. Il ne veut pas mourir des flammes.
Il se souvient d'être tombé du plancher quand il a cédé sous ses pieds, une chute longue et sans fin avant d’atterrir sur le canapé quelques mètres plus bas, dans le salon. Chance ironique. Il aurait pu se briser le dos, mais il s'en est sorti sans égratignure. Brûlures superficielles : miraculé. La croix maudite autour de son cou pendant mollement et le regard horrifié de Nameha qui pensant la même chose que lui. Cette fois, il était vraiment seul. Ils étaient seuls. Le reste il pense toujours l'avoir rêvé, le mouvement des secours. Et au milieu de tout ça, il croyait encore entendre sa mère crier. Il a supplié qu'on le laisse là, mais pendant que les pompiers le portait ses yeux restaient rivés sur les flammes comme attirés irrémédiablement par leur lueur. Un insecte captivé par la lueur d'une lampe incandescente.
La chaleur. Le feu. La destruction à l'état pur.

AND MY HEART IS A HOLLOW PLAIN FOR THE DEVIL TO DANCE AGAIN (PÉRIODE 1987 - 1997

CHAPITRE 2
MOURIR EN RÊVE
MOURIR EN RÊVE

It only hurts juste once, there only broken bones.
w h o r e s h i p Les quartiers sales, la misère, Oriel. Même visage qu'aujourd'hui, visages différentes. Qu'il rengarde d'en haut, aujourd'hui. Il s'y promène en vainqueur, jadis faisait partie de ceux qui y vendaient tout ce qu'ils pouvaient offrir. Comme frappé par la foudre, il s'en est sorti miraculeusement mais pas sans séquelles. En fait, il pense profondément qu'on ne peut se sortir de la vie sans y laisser quelques plumes.
Pour pouvoir apprendre à voler à nouveau, il brisé son halo.
Pendant quelques jours, il peinait à se reconnaître. Un rat d’égout qui devait faire les poubelles pour bouffer. Passé de l'étudiant studieux, du vaurien bourgeois à un moins que rien. Les visages le dévisageaient sans trop le regarder. Ici il n'était rien. Dans son costume il faisait tâche. Pour éviter de se faire tabasser il a finit par se résigner à le vendre, pour se faire un peu d'argent. Il n'avait rien d'autre, ses fringues vendues, il ne restait que son corps et son talent. A la merci des gangs il s'est allié au premier venu sans se poser trop de questions, accompagné de Nameha « C'est juste une mauvaise paisse. » A t-elle dit avec son sourire d'enfant brisé. Plus jeune que lui, elle n'était encore qu'une gamine qui ne méritait pas d'en finir là. « Je vais juste devoir pour bosser pour eux. » Ajay a déglutit difficilement, cherchant ses mots. Ceux qui ne sont jamais venus. Il ne pouvait pas imaginer la dernière personne qu'il lui restait, se faire malmener par des inconnus. « Je ne laisserai personne te toucher tu sais ? » Et derrière son sourire entendu, le gosse savait qu'elle acquiesçait juste pour lui faire plaisir.
Lui était un homme, il pouvait se battre, il pouvait se servir de ses capacités. Elle, pour eux, elle n'était qu'un bout de viande. Même si elle a toujours été plus forte que lui.

Certaines nuits, il prenait son apparence. Quand elle était malade ou qu'elle pleurait, incapable de se résoudre à faire son travail. Il devenait sa meilleure amie, les cheveux longs, le parfum de vanille et sa peau dorée. Il souriait aux inconnus comme-ci il le pensait vraiment. Il lui volait sa vie, il l'empruntait le temps d'accomplir son devoir. Pour elle, il a laissé les autres marquer, toucher son corps. Malgré le dégoût, malgré la haine qu'il éprouvait contre eux et lui même, il prenait sur lui. Pour Nameha. Pendant un moment, il pensait même pouvoir s'y habituer. Il pensait qu'il pourrait s'y faire et lui épargner de manière définitif son travail dégradant.
Mais Ajay n'a jamais été chanceux.

c a n ' t b e t a m e dLa première fois qu'il a tué quelqu'un. Ce n'était même pas une mission, pas volontaire. Il a basculé de l'autre coté comme beaucoup, d'un craquage. Le moment où sa conscience a arrêté de l'empêcher de se rebeller contre les violences qu'il subissait. Jusqu'ici, il pouvait encaisser les coups, les insultes, les actes. Il a eu tord de se croire invincible. Et un soir il s'en est prit au client de Nameha. Un personnage ignoble, un monstre. Une pourriture qui ne méritait pas de vivre. En silence, Ajay sous son armure écoutait ses paroles, son avis sur les femmes, jusqu'à ce que l'illusion éclate et qu'il son camouflage disparaisse sous la colère. Il se souvient du regard surpris du petit homme, du moment où il a sortit une arme pour se défendre de son affront. Un couteau au dents crantées, la peau de Jay qui se déchirait juste au dessus de son oeil, ses cris d'animaux puis ses proches cris. Il l'entend encore hurler qu'il allait en toucher deux mots au patron. Puis Ajay lui a sauté dessus. Il a prit des coups, en a donné, puis encerclé ses mains autour de la nuque. Serrant.
Un peu plus fort toujours. Jusqu'à ce qu'il arrête de se débattre et que le gamin comprenne ce qu'il venait de faire. Il est resté immobile dans la pièce au dessus de sa victime, confus. Sans doute parce qu'au fond de lui, ce qu'il avait ressenti en le tuant, n'était pas ce à quoi il s'attendant. Pas de pitié. Et si les remords vinrent après, la satisfaction grisante fut suffisante pour que des années après il s'y reprenne à recommencer.

Bien sur, ça n'a pas plu au patron qui en même temps qu'un corps, a découvert qu'il se faisait doubler par le duo depuis un bon bout de temps. Pour se venger, il a essayé de les éliminer. Oeil pour oeil, dent pour dent. Jay avait tout ait capoter, parce qu'il n'avait pas su garder son égo à sa place. La seule fois qu'il abandonna le combat, ce soir là quand il rencontra le froid de l'eau sale du fleuve. Balancés à l'eau Si Jay avait échappé au feu, il se voyait mal se débattre dans le courant paisible.
Il se laissait couler, emporté par le courant. Ce qui lui fait le plus de peine dans l'histoire, c'est que c'est de sa faute si Name' est avec lui, dans ces emmerdes. Et il trouva ça triste pour elle.
Jusqu'à ce que la main de Nameha agrippe et qu'il retrouve la chaleur de la lune. « On en a pas fini avec ce connard. » Il se sont admirés pendant quelques instants, trempés et lui l'arcade encore tâchée de sang. Epuisé de fuir encore et encore. Puis leurs lèvres se sont rencontrées doucement pour la première fois.

a r m y o f m e Dans sa chute il a emporté quelques âmes errantes. Des cadavres vivants de ce qu'il restait de leurs aliés. Ensembles ils ont survécus, se sont alliées face aux intempéries. Avec le seul et même désir de se lever contre ceux qui les ont utilisés, méprisés. Il s'est promit de tous les faire payer. Toutes les personnes payées à juger et envoyer en enfer les jeunes doués comme lui. Il a recueilli des âmes égarées, montré la voie à des surdoués aux talents ignorés. Des clochards en soldats. Fait de moins que rien des armes vivantes. Fait de rats des chats aux griffes accerées, puis des lions. Se servant de leurs pouvoirs pour duper, prendre l'avantage. Ils ont rapidement monté leur petit buisness, tricheurs au poker. Lui volant l'identité de riches pour vider leur compte en banque. Tout son argent, Jay l'a donné aux machines, aux tables de poker qui ont commencé à lui rendre le double, puis le triple. Toujours caché derrière le visage d'un client différent, la fortune s'amassait silencieuse dans l'ombre. Et pierre par pierre, les Nulls sont nés. D'abord une troupe d’arnaqueurs célèbres et invisible. Puis leur nom s'est fait quand il a établit son quartier général au Deck. Comme une traînée de poudre, les choses sont devenues sérieuses. Les recrues sont devenues des lieutenantes, la pègre est devenu sa plus grande alliée.
Le Nord, son terrain de jeu.
Et bientôt. Ils auraient leur vengeance.

s k i n t o b o n e s t e e l t o r u s t Pendant des mois, leur petit gang s'est renforcé, s'alliant à d'autres pour grossir leurs rangs. Une seule promesse comme appât, la gloire et le richesse. Le pouvoir et la sécurité. A ses cotés, il a réuni tout les Botchers qui comme lui avaient vu leur vie basculer sans raison. Protégé des Asiders en leur montrant une autre voie que sainte destinée que à laquelle ils avaient échappés. Et puis, leur meneur des Nulls a remué ciel et terre pour retrouvé l'homme qui l'a humilié. Qui l'a jeté en pâture aux poissons, qui l'aurait tué s'il avait eu des couilles.
Et il était là. Sous ses yeux, un misérable insecte. Un rat. Il suppliait, sous son emprise. La dernière fois qu'il avait vu Ajay, le chef des Red Dragons était en face d'un gosse encore innocent, les mains sales. Et aujourd'hui, un homme en costard lui faisait face, le dos droit et le mort dans les yeux. Si la faucheuse échappait à Ajay, il en ferait son allié et son épouse. Il a juré, Jay, qu'il le retrouverait, lui ferait sa fête, qu'il le ferait payer. Il voulait faire fort. Il voulait marquer les esprits. En plein milieu d'une rue bondée, le flingue pointé contre la tête de son Némésis. La première et dernière fois qu'ils verraient son visage et avant qu'ils aient le temps de s'en souvenir il retournerait aux ombres. La colère, la rage. Toutes les émotions qui explosent encore une fois alors qu'il prend l'apparence du condamné. « Qu'est-ce que ça fait d'être tué par son propre fantôme ? » L'homme aurait lêché ses bottes. Mais Ajay n'a encore pitié.
Il ne veut pas avoir de pitié. Plus jamais.
« Les clochards s'agenouillent devant les rois.

Il avait gagné son pari et laissé sur la tombe de l'ombre une carte orné d'un diamant rouge comme le sang.
Coupé la tête de la méduse. Et lui et ses hommes demeuraient, Hydre.
Pour chaque homme tombé, d'autres se levaient. Et le Nord serait bientôt sien.

Le King est né.

CONTROLLING MY FEELINGS FOR TOO LONG FORCING OUR DARKEST SOULS TO UNFOLD (PÉRIODE 1997 - MAINTENANT)

CHAPITRE 3
LA MORT AVANT LE DÉSHONNEUR

I know you wish that nobody ever love me, I feel useless when I'm never making money

k n o c k i n g o n h e a t h e n s d o o r Le Nord, il l'a payé le prix fort. Le King, le parieur, le roi des paris. Bénit de la malchance il a construit tout son empire sur le paradoxe de la chance et de son karma hasardeux. Donné à ses fidèles le nom de cartes de jeux auxquels il n'a jamais su gagner autrement qu'en trichant. Parce qu'au font, la vie est une partie d'échec où il vaut mieux savoir tricher quand il le faut.
Parfois, les combines ne fonctionnent pas à tous les coups.
Il ne lui restait qu'à écraser les derniers piliers restants de petits gangs indépendants. Mais en remuant la terre il a finit par relever des morts. La vengeance se mange glacée, même des années après. Cela devait être leur dernière bataille avant le calme plat. Il lui avait promit. Leur grand victoire.
Les Nulls à la tête du Nord. Pour de bon.
Il y a cru jusqu'au dernier moment, quand en rentrant chez lui il a retrouvé le colis et la petite boite de cendres dedans.
Oeil pour oeil.
Dent pour dent.
Il aurait pu hurler, pleurer et ordonner de faire brûler toute la ville. Il aurait être capable de le faire mais il s'est retrouvé comme un con pour la première fois de sa vie.
Aucune douleur - ou de celles si intenses que l’esprit maintient à l'écart. Juste le vide et la déception. Et à ce moment, le sentiment d'être mort depuis longtemps. Plus rien ne pourrait le faire souffrir maintenant.
Il aurait préféré mourir définitivement avec elle. Ou vivre à ses cotés.
Il aurait préféré que ce soit elle son âme soeur. Et qu'il souffre comme elle a du souffrir.
Le Reine est morte ce soir.

o n t h e r o a d a g a i n Motivé toujours par la gloire et la richesse, le King continue toujours de monter son armée dans l'ombre. Le temps où ils étaient tous des moins que rien est loin, l'argent coule à flot. Ajay n'a jamais été aussi riche que maintenant et désormais, il convoite Cosmoplis. Avec une seule idée en tête, renverser l'état des choses actuel et s'il ne le peut pas, au moins y mettre un bazar monstre. En commençant pas étudier un phénomène dont il a entendu parler.
Les autres mondes.